Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 26 juin

© Site de la présidence ukrainienne (Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump se rencontrent en marge du sommet de l’OTAN à La Haye, le 25 juin 2025.) Aujourd'hui en Europe - 26 juin
© Site de la présidence ukrainienne (Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump se rencontrent en marge du sommet de l’OTAN à La Haye, le 25 juin 2025.)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

- Hausse du budget de défense des membres de l’OTAN.

- Guerre en Ukraine : les Etats-Unis ne vont pas immédiatement imposer de nouvelles sanctions à la Russie, dans l’espoir de négocier un accord de paix. 

- Le Space Act de la Commission européenne.

Bonjour, on commence ce journal en revenant sur un sommet de l’OTAN marqué par un accord sur une hausse du budget de défense des États membres sur fond de très forte pression américaine. 

Oui réunis à La Haye aux Pays-Bas les 24 et 25 juin, les 32 États membres de l’Alliance atlantique ont adopté une déclaration finale inédite : d’ici 2035, leurs dépenses militaires et de sécurité devront atteindre 5 % de leur PIB. Une avancée que le président américain s’est empressé de revendiquer comme une victoire personnelle, saluant un sommet « fantastique » et un « grand succès ».

La décision, saluée par Donald Trump comme « historique », devrait effectivement marquer, si elle se décline dans les faits, un tournant budgétaire et une augmentation inédite des investissements des Etats membres dans leur défense. 3,5 % du PIB des Etats membres devrait être consacré à la défense militaire à proprement parler, tandis qu’1,5 % porteront sur la sécurité au sens large. Un seuil que plusieurs États atteignent déjà grâce à leur soutien à l’Ukraine, désormais officiellement pris en compte dans le calcul. 

Pour beaucoup d’États membres, cette trajectoire budgétaire représente un effort considérable. Et malgré l’unité affichée, les tensions affleurent.

Oui quelques heures à peine avant l’ouverture du sommet, Donald Trump a une nouvelle fois semé le trouble en relativisant l’un des piliers fondateurs de l’Alliance. Interrogé sur la solidité de l’article 5 qui prévoit une réponse collective à toute agression contre un État membre, il a répondu : « Cela dépend de la définition que vous en donnez. Il existe de nombreuses définitions de l’article 5. Vous le savez, n’est-ce pas ? »

Une petite phrase qui sème le trouble.

Oui, déjà lors de précédents mandats, Donald Trump avait multiplié les déclarations ambigües sur l’engagement américain au sein de l’OTAN, provoquant la fébrilité notamment des pays d’Europe de l’Est, en première ligne face à la Russie. En privé, plusieurs diplomates européens disent redouter que l’engagement budgétaire exigé des alliés soit unilatéralement échangé contre une solidarité américaine devenue incertaine.

Oui, mais certains sujets n’étaient pas inscrits à l’ordre du jour. 

Oui, la « menace russe » a par exemple été reléguée à l’arrière-plan de la déclaration finale, et la définition de la nouvelle stratégie globale de l’Alliance vis-à-vis de Moscou a été repoussée. Certains États membres s’inquiètent de cette nouvelle preuve de l’attitude conciliante de Washington envers Moscou d’autant que la Maison Blanche a déjà supprimé plusieurs dispositifs de lutte contre la désinformation, pourtant jugés cruciaux face à la guerre informationnelle russe.

Malgré tout, le soutien à l’Ukraine est resté un sujet central lors de ce sommet

Volodymyr Zelensky, bien qu’invité seulement au diner officiel a rencontré Donald Trump, qui s’est dit ému par les pertes humaines du conflit : « Près de 7.000 jeunes gens de Russie comme d’Ukraine ont été tués la semaine dernière, c’est dingue », a-t-il déclaré, avant de promettre de « toujours chercher la paix », tout en concédant que c’était “plus dur que prévu ». Un changement de ton envers l’Ukraine qui apaisent un peu les membres de l’OTAN et alliés de Kiev qui doivent composer en permanence avec l’imprévisibilité de Donald Trump. 

Rappelons qu’au moment même où avait lieu la rencontre à la Haye, au moins 19 personnes sont décédées et 300 personnes blessées par des bombardements russes dans le centre est de l’Ukraine. 

Et c’est dans ce contexte Assia, que les États-Unis continuent de se montrer rétifs à un renforcement  des sanctions contre la Russie.

Oui, en effet le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé que les États-Unis ne soutiendraient, pour l’instant, pas la demande européenne de nouvelles sanctions contre la Russie, afin de préserver un espace pour d’éventuelles négociations de paix. Dans une interview accordée à Politico, Marco Rubio a déclaré que si de nouvelles sanctions étaient imposées, les alliés, je cite, « perdraient probablement la capacité de leur parler du cessez-le-feu, et alors qui leur parlerait ? »

Cette déclaration, qui trahit une nouvelle fois les réticences de la Maison Blanche à imposer des sanctions, a été rendue publique alors que de nouvelles demandes émanaient de Kyiv et alors qu’un consensus bipartisan existe sur le sujet au Congrès américain.

Oui, en effet. Le dirigeant ukrainien se tourne désormais vers ses partenaires européens pour convaincre Donald Trump d’imposer de nouvelles sanctions à Moscou, en particulier après les refus répétés de la Russie de négocier un cessez-le-feu. « Nous pensons que les Russes essaieront d’obtenir sur le champ de bataille ce qu’ils exigent à la table des négociations » a conclu le secrétaire d’État américain, « nous pensons qu’il leur sera bien plus difficile d’y parvenir qu’ils ne l’imaginent. »

On termine ce journal en abordant le tout premier projet de règlement pour encadrer les activités spatiales présenté par l’Union européenne le mercredi 25 juin. 

Oui, c’est un tournant important. La Commission européenne a dévoilé hier, le 25 juin, son tout premier « Space Act », un texte législatif qui vise à harmoniser les règles du secteur spatial à l’échelle des 27. 

Jusqu’ici, chaque État membre gérait son propre cadre juridique, mais avec la multiplication des satellites en orbite et les nouvelles rivalités internationales, Bruxelles veut désormais parler d’une seule voix. Le commissaire européen à l’Espace, Andrius Kubilius, a même parlé d’un moment « historique », soulignant les défis liés à la souveraineté technologique, à la sécurité, mais aussi à l’environnement.

Quelles sont les priorités de ce Space Act, concrètement ?

Premièrement, le texte veut protéger les infrastructures spatiales européennes, notamment face aux risques de cyberattaques ou de collisions entre satellites. 

Deuxièmement, il impose de nouvelles normes environnementales : jusqu’à présent, il n’existait aucune méthode commune pour mesurer l’impact écologique des lancements ou des opérations en orbite. Et enfin, le Space Act veut garantir un accès équitable au marché spatial, avec des règles communes pour les opérateurs européens et étrangers. Objectif : renforcer la compétitivité du secteur spatial européen face aux géants américains et chinois.

Un journal de Assia patel, Thomas Jan Meekers et Isaline Feller.