Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 23 juin

© Site de la Maison Blanche (Le président américain Donald Trump, auteur de l’attaque « très réussie » contre les sites nucléaires iraniens, selon ses mots.) Aujourd'hui en Europe - 23 juin
© Site de la Maison Blanche (Le président américain Donald Trump, auteur de l’attaque « très réussie » contre les sites nucléaires iraniens, selon ses mots.)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme: 

  • Iran: l'UE exhorte "toutes les parties à faire un pas en arrière" après les frappes américaines 
  • Guerre à Gaza : Bruxelles conclut qu’Israël a violé l’accord commercial avec l’UE
  • À Rome, Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen annoncent 1,2 milliard d’euros d’investissements en Afrique

Bonjour Isaline, on commence ce journal en évoquant la situation en Iran, qui vient de subir une attaque américaine massive contre les infrastructures de son programme nucléaire 

Oui Paul, alors que Donald Trump avait annoncé il y a quelques jours se laisser 2 semaines pour décider d’une éventuelle intervention en soutien à l’opération menée par Israël contre les infrastructures nucléaires iraniennes, la Maison Blanche a lancé, dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque massive contre les installations nucléaires de Téhéran.

Les frappes américaines ont ciblé trois sites nucléaires en Iran. 

En effet, ce dimanche 22 juin, des bombardiers américains ont ciblé les sites de Fordo, Natanz et Ispahan. Le président Donald Trump s’est félicité d’une “attaque très réussie” visant à “détruire” les installations d’enrichissement. Baptisée “Midnight Hammer”, l’attaque qui a mobilisé des bombes permettant des attaques très en profondeur, visait à empêcher l’aboutissement du programme iranien. Un programme lancé il y a plusieurs décennies. Washington a averti dans la foulée que l’Iran devait chercher la paix ou faire face à d’autres attaques.

Cette opération américaine intervient en soutien à des opérations israéliennes contre  Téhéran lancées depuis le 13 juin.

Oui, une guerre qui a déjà causé 400 morts et 3056 blessés côté iranien selon le ministère de la santé à Téhéran et qui a aussi entraîné la mort de 24 civils et plus de 1200 blessés côté israélien malgré la présence en Israël d’une défense anti-aérienne redoutable, le fameux dôme de fer.

Une escalade qui risque de torpiller les efforts de discussions menés encore ces derniers jours entre les Européens et les Iraniens notamment.

Oui, rappelons que vendredi 20 juin dernier, à Genève, alors que la guerre entre l’Iran et Israël entrait dans sa deuxième semaine, les ministres des affaires étrangères français, allemand, britannique ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, avaient rencontré leur homologue iranien Abbas Araghchi. Une tentative pour maintenir ouverte la voie du dialogue sur le programme nucléaire iranien et aller vers un apaisement malgré les tensions croissantes dans la région. 

L’Union européenne qui appelle à la retenue.

Oui, Kaja Kallas a exhorté je cite, “toutes les parties à faire un pas en arrière”, appelant à “éviter toute escalade supplémentaire” et à “revenir à la table des négociations”. Elle a par ailleurs réaffirmé sur le réseau social X que l’Iran ne devait pas développer l’arme nucléaire.

Même tonalité du côté du président du Conseil européen Antonio Costa, qui, je cite “’appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter le droit international et la sûreté nucléaire”. 

À l'international, beaucoup craignent une escalade. 

Oui, Londres par exemple, a retiré par précaution son personnel diplomatique d’Iran. L’Agence internationale de l’énergie atomique convoque par ailleurs une réunion d’urgence ce lundi à Vienne. Et le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira également lundi dans l'après-midi à New York. 

Le ministre iranien des Affaires étrangères se rendra quant à lui à Moscou pour des consultations avec Vladimir Poutine. Rappelons que la Russie est un allié historique de l'Iran et que Téhéran soutient Moscou dans sa guerre en Ukraine en lui livrant notamment des drones Shahed qui font des ravages côté ukrainien.

On continue ce journal en évoquant la remise en question inédite des relations entre l’Union européenne et Israël alors que l'hécatombe se poursuit à Gaza. 

Oui Paul un rapport confidentiel du Service européen pour l’Action extérieure (SEAE), transmis vendredi aux États membres, conclut à des “indications selon lesquelles Israël violerait ses obligations en matière de droits de l’homme” inscrites à l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël.

L’étude sollicitée par 17 pays, pointe du doigt les bombardements sur des civils à Gaza, les restrictions de l’aide humanitaire et la violence des colons en Cisjordanie. 

Oui, et appuyée sur des sources indépendantes, l’étude évoque un risque de famine dans l’enclave palestinienne. 

Oui, en effet, et les Européens, indignés par la mort de civils dans les files d’attentes pour la nourriture, haussent de plus en plus le ton, notamment sous la pression de leur opinion publique. 

Depuis la fin du mois de mai, 450 personnes ont été tuées et près de 3 500 autres blessées en tentant d’atteindre les points de distribution d’aide à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la santé de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.

Israël de son côté dénonce une démarche biaisée. 

“Cette guerre a été imposée à Israël par le Hamas” a répondu un porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères. 

Le débat sur d’éventuelles sanctions à l’encontre d’Israël est donc relancé. Certaines capitales, comme Berlin ou Rome, refusent toute rupture. D’autres, à l’instar de Bruxelles, Madrid ou Dublin, envisagent des mesures ciblées. Neuf pays ont d’ailleurs appelé la Commission à mettre fin au commerce avec les colonies israéliennes, “pour que les politiques de l’UE ne contribuent pas [...] à la perpétuation d’une situation illégale” écrivent les neufs pays. 

Aucune décision de la part de la Commission européenne n’est attendue avant juillet. 

On conclut ce journal à Rome, où s’est tenu ce vendredi 20 juin, un sommet sur les relations euro-africaines.

Oui, ce sommet, co-présidé par la présidente du conseil italien Giorgia Meloni et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a permis d’annoncer 1,2 milliards d’euros d’investissements italien et européen, dans les infrastructures, le numérique et l’agriculture. 

Le sommet visait à rapprocher le plan “Mattei” lancé par l’Italie pour, je cite,  “supprimer les causes de l’immigration clandestine”, de la stratégie européenne Global Gateway.

Le plan de financement italien pourrait aller jusqu’à 5,5 milliards d'euros d’investissement, répartis sur 14 pays africains. “Nous pensons que l'Afrique est le continent où notre avenir est le plus en jeu” a déclaré la cheffe du gouvernement italien. Elle promet une coopération “sans paternalisme”.

Parmi les projets phares: le corridor ferroviaire de Lobito entre l’Angola et la Zambie, et l’extension du câble numérique Blue Raman vers l’Afrique de l’Est. 

Oui, de grands projets de coopération en perspectives, mais sur la forme, les critiques demeurent. 

Des ONG pointent du doigt des annonces encore floues, des financements insuffisants, et un plan jugé “néocolonial” par la coalition panafricaine Don’t Gas Africa.

Un journal de Paul Thorineau et Isaline Feller.