Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 25 juin

© Site de la présidence ukrainienne ( Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le secrétaire général de l'OTAN Marc Rutte en marge du sommet de l’Alliance à La Haye, le mardi 24 juin 2025.) Aujourd'hui en Europe - 25 juin
© Site de la présidence ukrainienne ( Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le secrétaire général de l'OTAN Marc Rutte en marge du sommet de l’Alliance à La Haye, le mardi 24 juin 2025.)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Ouverture du sommet OTAN ce mardi 24 juin.
  • En Roumanie, gérer le déficit budgétaire en tête des priorités du nouveau gouvernement
  • L'Union européenne et le Canada renforcent leur coopération face à Donald Trump

Bonjour Assia, on commence ce journal en revenant sur l’ouverture ce mardi 24 juin du sommet de l’OTAN à la Haye aux Pays-Bas. Le sommet aux enjeux potentiellement majeurs se clôturera ce mercredi 25 juin, en présence des 32 chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’alliance.

Oui et Isaline et à l’ordre du jour : l'augmentation du budget de défense de chaque État membre à hauteur de 5 % de leur PIB. Les alliés sont sous la pression américaine et doivent faire face à des bouleversements géopolitiques, notamment dus aux conséquences de l’attaque américaine contre des sites nucléaires iraniens dans la nuit du 21 au 22 juin. 

Pour rappel, le président iranien a annoncé hier je cite "la fin de la guerre de 12 jours imposée" à son pays, Israël a quant à lui déclaré que la campagne contre l'Iran "n'est pas terminée". Si les deux camps revendiquent la victoire, l’ONU appelle toutefois à respecter la trêve et éviter une reprise des hostilités. 

Et Assia, ce sommet est amplement dicté par les exigences de la Maison Blanche. Le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte veille à ménager le président américain  et lui a d’ailleurs adressé un message empreint d’une certaine obséquiosité. 

Oui en amont de son ouverture, Mark Rutte s’est adressé à Donald Trump en commençant par saluer son action en Iran, je cite, "Félicitations et merci pour votre action décisive en Iran. C’était vraiment extraordinaire et quelque chose que personne d’autre n’avait osé faire". Plus encore, dans ce message reposté immédiatement par le président américain sur son réseau Truth Social, le secrétaire général de l’OTAN a ajouté "L’Europe va payer un prix ÉNORME" pour financer sa défense "comme elle le devait" et "ce sera votre victoire”.

Les Européens, souvent taxés d'être des mauvais payeurs par Washington, se résignent aujourd'hui à s’engager dans une hausse historique des budgets de leur défense.

Oui, mais si les pays du Vieux Continent s'apprêtent à entériner une hausse de leur dépense de défense à hauteur de 5% de leur PIB contre 2% aujourd’hui, le président américain a remis en cause, du ton provocant qui le caractérise, l’article 5 du traité de l’OTAN. 

Cet article central de la charte de l’Otan prévoit une réponse automatique des alliés en cas d’agression de l’un d’entre eux. Or, interrogé à bord d’Air Force One, son avion présidentiel, sur l’importance pour les Etats-Unis de cette clause, Donald Trump a répondu je cite : « Cela dépend de la définition que vous en donnez. Il existe de nombreuses définitions de l’article 5”. Des mots qui seront certainement écoutés avec une attention particulière au Kremlin où l'on guette chaque indice d’un possible affaiblissement de l’OTAN.

Pour tenter d’éviter tout sujet de tensions avec la Maison Blanche, la discussion sur la nouvelle stratégie envers la Russie, qui devait remplacer celle adoptée dans les années 1990 a été annulée.

Oui, et encore pour ménager le tropisme russe du locataire de la Maison Blanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s’il était l'invité d’honneur du précédent sommet à Washington l’an dernier ne sera, cette fois, présent qu’au dîner des chefs d'État et pas aux séances de travail. De plus, le secrétaire général de l’OTAN a également consenti à limiter au strict minimum l’évocation de la « menace russe » dans la déclaration finale, attendue pour mercredi 25 juin. 

Pour rappel, Marc Rutte avait consenti, en mars, a supprimer la division de l’OTAN chargée du « contre-discours » et de la lutte contre la désinformation largement téléguidée par le Kremlin..

On continue ce journal Assia en prenant la direction de la Roumanie, où Ilie Bolojan, le chef de file des libéraux, a été investi ce lundi 23 juin à la tête d’une coalition gouvernementale pro-européenne. 

Oui, rappelons que cette nomination met fin à une paralysie institutionnelle provoquée par l’annulation de l’élection présidentielle en décembre 2024. Le nouveau Premier ministre Ilie Bolojan avait alors assuré la présidence par intérim avant que Nicusor Dan ne soit élu président en mai.

Aujourd'hui Ilie Bolojan succède à un exécutif affaibli par la contestation populaire et les soupçons d’ingérences russes lors de la présidentielle de décembre dernier. 

La nouvelle coalition, composée du Parti National Libéral (PNL), du Parti social-démocrate (PSD), de l’Union pour Sauvez la Roumanie (USR) et du parti représentant la minorité hongroise (UDMR) hérite d’une situation budgétaire critique. 

Le Premier ministre aura pour objectif de ramener le déficit public qui atteignait un record de 9,3% du PIB fin 2024, sous le seuil européen des 3%, et le tout, sur fond d’inflation à 5,4%.

Il s’agit par ailleurs du taux d'inflation annuel le plus élevé de l’UE en 2024. Le conseil des ministres des finances européens a sommé Bucarest de présenter un plan de réduction des dépenses d’ici au 15 octobre, sous peine de perdre l'accès aux fonds européens. 

L’exécutif de Ilie Bolojan envisage des mesures impopulaires : hausse de la TVA de certains biens et services, coupes dans la fonction publique et réforme des régimes spéciaux. Des décisions qui promettent d’être difficiles alors que l’extrême droite, renforcée électoralement, appelle déjà à la mobilisation. 

On conclut ce journal Assia au Canada, qui a signé un nouveau pacte de défense avec l’Union européenne afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.

Oui, en effet. Le lundi 24 juin, le Premier ministre canadien Mark Carney a signé un accord de partenariat bilatéral avec l’Union européenne, sur fond de tensions entre Ottawa et Washington en raison des menaces d’annexion du Canada proférées par Donald Trump.

Ce nouveau pacte comporte deux volets, et permet globalement au Canada de participer aux programmes de dépenses de défense de l’UE. L’un de ces programmes est le plan « Security Action for Europe » (ou SAFE), un plan de 150 milliards d’euros qui permet au Canada de recevoir des prêts pour investir dans la défense —  un dispositif normalement réservé aux États membres de l’Union.

Selon les dirigeants de l’Union européenne, le nouveau pacte profitera également à l’Union, en rendant les investissements dans la défense plus efficaces et plus rentables pour les deux parties.

En effet, selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le pacte bénéficiera aux industries de l’Union européenne ainsi qu’à la sécurité transatlantique. Le nouvel accord comprendra également de nouveaux investissements dans l’aide militaire à l’Ukraine. « Ce sera bon pour nos industries, ce sera bon pour nos populations et ce sera bon pour l’outil de sécurité transatlantique. », a conclu la Présidente de la Commission.

Un journal d'Assia Patel, Thomas Jan Meekers et Isaline Feller.