Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Réunion des pays arabes à Doha après les frappes israéliennes au Qatar
- Refus de participer à l'eurovision et blocage de la Vuelta : l'Espagne s'éloigne d'Israël
- En Europe, des vagues de chaleur particulièrement coûteuses.
On commence ce journal à Doha, où se sont réunis lundi les dirigeants de plusieurs pays arabes, suite aux frappes israéliennes sur la capitale qatari, le 9 septembre.
Oui, l’explosion d’un missile en plein cœur du quartier diplomatique a provoqué une onde de choc dans la région. Six personnes ont été tuées, dont un agent de sécurité qatari. Les responsables du Hamas visés auraient, eux, survécu. Le Qatar a dénoncé une violation flagrante de sa souveraineté et parlé d’“acte terroriste d’État”.
Ce sommet exceptionnel avait pour but d’afficher la solidarité des pays du Golfe et de condamner une attaque perçue comme une tentative de saboter les négociations en cours avec le Hamas.
Un rencontre qui intervient alors que l’enclave palestinienne continue de ployer sous les bombes. Cette nuit encore, de nombreuses frappes israéliennes ont ciblé Gaza City, alors que débute une offensive de Tsahal pour occuper ce qui était la capitale de l’enclave. La chaîne d’info Al-Jazeera fait état d’au moins 41 morts sur le territoire palestinien.
Et quelles ont été les conclusions du sommet ?
D’après le texte obtenu par l’AFP, les dirigeants arabes et musulmans appellent, je cite, “tous les États (…) à réévaluer leurs relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre”.
Quelques projets de sécurité commune ont été mentionnés au sortir des discussions, comme la possible mise en place d’un “Otan arabe”, tel que nommé par le président égyptien. Un projet notamment approuvé par le Pakistan, puissance nucléaire.
Figuraient par ailleurs parmi les participants à ce sommet les Emirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l'Egypte, la Jordanie et le Maroc, des pays qui reconnaissent Israël, pour certains depuis récemment, un rapprochement qui pourrait cependant tourner court.
Outre les Etats arabes, même les Etats-Unis ont également fait part de leur agacement face à ces frappes.
Effectivement même Washington a laissé éclater son agacement. Donald Trump a rappelé lundi que le Qatar était un « très bon allié » et a mis en garde Israël se disant, je le cite, « très mécontent » de cette frappe à Doha.
Mais la diplomatie américaine a vite précisé que cette opération n’altérait pas la relation bilatérale, confirmant un soutien intact à Israël malgré les critiques. Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain était d’ailleurs hier en Israël avant une étape à Doha, avec un objectif clair : éviter que le Qatar renonce à son rôle de médiateur.
Il alertait hier sur la “très courte fenêtre de temps” qu’il reste au Hamas pour conclure un accord de paix. Selon lui, un délai qui se compte en “quelques jours, peut être quelques semaines”.
On continue ce journal en Espagne, pays également très en pointe sur la dénonciation de la catastrophe humanitaire en cours à Gaza. Le ministre de la culture, Ernest Urtasun, a annoncé être prêt à retirer la candidature du pays de l’Eurovision 2026 si Israël y prenait part.
Oui Madrid s’impose depuis plusieurs mois comme l’une des capitales européennes les plus critiques envers le gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Lors de la dernière Eurovision, la télévision publique avait déjà diffusé un message explicite : “s’agissant des droits de l’homme, le silence n’est pas une option. Paix et justice pour la Palestine”. En mai, le Premier ministre Pedro Sanchez avait lui-même appelé à l’exclusion d’Israël de la compétition.
Cette colère des Espagnols face à la situation à Gaza s’est aussi traduite dimanche lors de la course cycliste de la Vuelta. Des milliers de manifestants avaient alors envahi le centre de Madrid, dernière étape de ce parcours qui fait le tour de l’Espagne.
Oui, cette édition de la Vuelta aura été, du début à la fin, un véritable casse-tête pour les organisateurs. Dimanche, à nouveau mobilisés des militants pro-palestiniens ont interrompu la course avant d’y mettre définitivement un terme.
Les contestataires dénonçaient notamment la présence de l’équipe Israël-Premier Tech qui participait à la compétition.
Le soir même, tout comme le Premier ministre Pedro Sanchez, la ministre du travail Yolanda Diaz a exprimé son soutien aux manifestants, estimant, je cite, qu’Israël ne devrait pas avoir de place au sein d’aucun événement sportif ou culturel tant qu’un “génocide” est en cours.
On termine ce journal en évoquant le coût colossal des vagues de chaleur de l’été 2025. D’après une étude publiée lundi par l’université de Mannheim, en partenariat avec la Banque centrale européenne, la facture s’élèverait à 43 milliards d’euros pour l’Union européenne cette année.
Oui, le lien n’est pas pourtant instinctif mais c’est que dit l’étude : plus il fait chaud, plus la croissance baisse. Or les canicules, sécheresses et autres inondations n’ont pas manqué de ponctuer l’actualité de cet été, avec des conséquences parfois extrêmes sur l’économie, comme en France où la perte est estimée à plus de 10 milliards d’euros. Il faut dire que l’été 2025 était le troisième plus chaud jamais enregistré dans l’Hexagone.
Les sécheresses, notamment dans le sud de l’Europe pèsent aussi très lourd.
Oui en Espagne, en Grèce, en Italie, au Portugal et en Bulgarie, elles représentent à elles seules 29 milliards d’euros de pertes.
Comment ces calculs sont-ils établis ?
L’étude distingue deux types de coûts : les dégâts directs, quand des routes, des cultures ou des infrastructures sont détruites ; et les dégâts indirects, quand la production économique est ralentie ou interrompue par un événement climatique. En croisant les données météo et les modèles économiques, les chercheurs parviennent ainsi à chiffrer l’impact global.
Et ce chiffre de 43 milliards pourrait même être sous-estimé ?
Oui, car selon les projections, les pertes liées aux catastrophes climatiques de l’été 2025 pourraient grimper jusqu’à 126 milliards d’euros d’ici à 2029. Et cela, sans compter la fréquence accrue de ces phénomènes dans les prochaines années.
Un journal de Paul Thorineau, Ulrich Huygevelde et Baptiste Maisonnave.